Les espaces verts représentent un élément essentiel au sein d’une copropriété. Véritables poumons verts, ils embellissent le cadre de vie et valorisent le patrimoine immobilier. Cependant, leur gestion soulève de nombreuses questions : qui prend les décisions concernant leur aménagement ? Qui assume les frais d’entretien ? Quelles sont les règles à respecter ? Cet article fait le point sur la réglementation des espaces verts en copropriété pour vous aider à comprendre vos droits et obligations.
Définition et importance des espaces verts en copropriété
Les espaces verts en copropriété englobent toutes les zones végétalisées communes au sein d’un immeuble collectif. Ils comprennent les pelouses, massifs de fleurs, arbustes, arbres, jardins partagés et parfois même des potagers collectifs. Ces espaces, généralement considérés comme des parties communes, jouent un rôle fondamental dans l’amélioration de la qualité de vie des résidents.
Au-delà de leur aspect esthétique, les espaces verts remplissent plusieurs fonctions essentielles :
- Amélioration de la qualité de l’air et réduction des polluants atmosphériques
- Régulation thermique et atténuation des îlots de chaleur urbains
- Création d’espaces de détente et de socialisation pour les copropriétaires
- Valorisation du patrimoine immobilier et augmentation de l’attractivité de la copropriété
Un aménagement durable des espaces verts contribue non seulement au bien-être des résidents mais participe également à la préservation de l’environnement en favorisant la biodiversité urbaine.
Demandez gratuitement un devis pour vos espaces verts en copropriétéQui décide de l’aménagement des espaces verts en copropriété ?

La prise de décision concernant les espaces verts en copropriété suit des règles précises définies par la loi du 10 juillet 1965 et le règlement de copropriété.
Le rôle du syndic et de l’assemblée générale
Le syndic de copropriété est le gestionnaire officiel des parties communes, y compris des espaces verts. Cependant, il ne peut pas prendre de décisions unilatérales concernant leur aménagement ou leur modification. Toute initiative relative aux espaces verts doit être soumise au vote lors d’une assemblée générale des copropriétaires.
Les décisions concernant les espaces verts sont adoptées selon différentes règles de majorité :
- Travaux d’entretien courant : majorité simple (article 24)
- Création ou modification d’un espace vert : majorité absolue (article 25)
- Travaux importants ou affectation d’un espace vert à usage privatif : double majorité (article 26)
Un copropriétaire ne peut donc pas prendre l’initiative d’effectuer des plantations ou des modifications dans les espaces verts communs sans autorisation préalable. S’il le fait, le syndic peut lui adresser une mise en demeure pour faire retirer ces plantations, voire faire appel à un tiers aux frais du copropriétaire pour les supprimer.
Le règlement de copropriété : document de référence
Le règlement de copropriété est le document qui encadre l’usage des espaces verts. Il peut prévoir :
Les types de plantations autorisées ou interdites (plantes toxiques, envahissantes, etc.), les modalités d’entretien et les responsabilités associées, ainsi que les restrictions sur l’accès ou les usages spécifiques. Les conseils d’un paysagiste peuvent être précieux pour établir des règles adaptées aux spécificités de la copropriété.
Recevez rapidement un devis pour vos espaces vertsQui paie pour les espaces verts en copropriété ?

Le financement des espaces verts en copropriété repose sur un principe de répartition des charges entre tous les copropriétaires.
Répartition des charges d’entretien
Les frais d’entretien des espaces verts communs sont à la charge de tous les copropriétaires. Ces dépenses font partie des charges communes et sont réparties selon les tantièmes ou millièmes de copropriété définis dans le règlement. En moyenne, l’entretien des espaces verts représente entre 15 et 25% du budget annuel de fonctionnement d’une copropriété.
Ces charges comprennent :
- La tonte régulière des pelouses
- La taille des haies et arbustes
- Le désherbage et l’arrosage
- Le remplacement des plantes
- L’élagage des arbres
- La gestion des déchets verts
Le budget alloué à la gestion des espaces verts est intégré au budget prévisionnel annuel de la copropriété et voté en assemblée générale. Certaines collectivités locales proposent également des subventions pour des projets d’aménagement durable dans les copropriétés.
Cas particulier des jardins privatifs
Lorsqu’un copropriétaire dispose d’un jardin privatif (en rez-de-jardin par exemple), la situation est différente. Selon le règlement de copropriété, plusieurs cas peuvent se présenter :
Si le jardin fait partie des parties privatives, l’entretien est entièrement à la charge du copropriétaire concerné. S’il s’agit d’une partie commune à jouissance privative, le règlement peut prévoir que l’entretien soit à la charge du bénéficiaire ou réparti entre tous les copropriétaires.
Qui entretient les espaces verts en copropriété ?
L’entretien régulier des espaces verts est essentiel pour préserver leur qualité et leur esthétique. Plusieurs options s’offrent aux copropriétés pour assurer cette mission.
Les différentes solutions d’entretien
Le syndic de copropriété a la responsabilité d’organiser l’entretien des espaces verts communs. Pour ce faire, il peut opter pour :
Le recours à un prestataire externe spécialisé (entreprise de jardinage, paysagiste), l’emploi d’un gardien ou d’un employé d’immeuble ayant des compétences en jardinage, ou l’organisation d’un planning d’entretien partagé entre copropriétaires volontaires.
La solution la plus courante reste le recours à un prestataire externe, qui offre l’avantage d’un entretien professionnel et régulier. Le choix du prestataire est soumis au vote de l’assemblée générale à la majorité simple (article 24).
Fréquence et nature des interventions
La fréquence et la nature des interventions d’entretien dépendent de plusieurs facteurs : la taille et la complexité des espaces verts, les types de végétaux présents, les conditions climatiques locales et le budget alloué.
Un calendrier d’entretien typique peut comprendre :
- Tonte des pelouses : tous les 10 à 15 jours en saison de croissance
- Taille des haies et arbustes : 2 à 3 fois par an
- Désherbage : mensuel ou trimestriel selon la méthode utilisée
- Élagage des arbres : tous les 2 à 3 ans
- Plantations saisonnières : 2 fois par an (printemps et automne)
Les conseils d’un paysagiste peuvent être précieux pour établir un plan d’entretien adapté aux spécificités de chaque copropriété et respectueux de l’environnement.
Réglementation environnementale et contraintes légales
La gestion des espaces verts en copropriété est soumise à diverses réglementations environnementales qu’il convient de respecter.
Interdiction des produits phytosanitaires
Depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé interdit l’usage des produits phytosanitaires chimiques pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles au public. Cette interdiction s’applique aux copropriétés et impose le recours à des méthodes alternatives plus respectueuses de l’environnement.
Les copropriétés doivent donc privilégier :
Le désherbage mécanique ou thermique, l’utilisation de paillage pour limiter la pousse des adventices, le recours à des produits de biocontrôle ou à des substances d’origine naturelle. Ces pratiques s’inscrivent dans une démarche d’aménagement durable des espaces extérieurs.
Contraintes d’urbanisme et servitudes
Les espaces verts en copropriété sont également soumis aux règles d’urbanisme locales. Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) peut imposer des contraintes spécifiques concernant :
La préservation d’espaces boisés classés, le maintien d’un pourcentage minimal d’espaces verts, la protection d’arbres remarquables, ou encore des restrictions sur les essences plantées (notamment pour prévenir les espèces invasives).
Par ailleurs, certaines servitudes peuvent affecter les espaces verts, comme les servitudes de passage ou de vue. Il est important de les identifier et de les respecter lors de tout projet d’aménagement.
Résolution des conflits liés aux espaces verts
Les espaces verts peuvent parfois être source de litiges entre copropriétaires ou avec le syndic. Plusieurs situations conflictuelles peuvent survenir :
Problèmes courants et solutions
Parmi les problèmes les plus fréquents, on retrouve :
- Les désaccords sur le niveau d’entretien ou le choix des végétaux
- Les nuisances causées par certaines plantations (ombre excessive, feuilles, racines invasives)
- L’appropriation indue d’espaces communs par un copropriétaire
- Les désaccords sur la répartition des charges d’entretien
Pour résoudre ces conflits, plusieurs approches sont possibles :
La médiation entre copropriétaires, le recours au conseil syndical comme médiateur, la consultation d’un paysagiste pour un avis technique neutre, ou en dernier recours, la saisine du tribunal judiciaire.
Le rôle du conseil syndical
Le conseil syndical peut jouer un rôle important dans la prévention et la résolution des conflits liés aux espaces verts. Il peut notamment :
Proposer des solutions de compromis acceptables par tous, organiser des consultations préalables avant les votes en assemblée générale, ou superviser la qualité des prestations d’entretien pour éviter les mécontentements.
Valorisation et innovation dans la gestion des espaces verts
Au-delà des aspects réglementaires, les copropriétés peuvent envisager des approches innovantes pour valoriser leurs espaces verts.
Jardins partagés et potagers collectifs
De plus en plus de copropriétés optent pour la création de jardins partagés ou de potagers collectifs. Ces initiatives présentent de nombreux avantages :
Elles favorisent le lien social entre copropriétaires, permettent la production locale de fruits et légumes, sensibilisent à l’écologie et à l’alimentation durable, et peuvent réduire les coûts d’entretien grâce à l’implication des résidents.
La mise en place de tels projets nécessite un vote en assemblée générale et l’établissement d’une charte d’utilisation claire pour éviter les conflits.
Vers des espaces verts écologiques
L’aménagement durable des espaces verts en copropriété passe par l’adoption de pratiques écologiques :
- Choix de plantes locales adaptées au climat et peu gourmandes en eau
- Installation de systèmes de récupération d’eau de pluie pour l’arrosage
- Mise en place de composteurs collectifs pour valoriser les déchets verts
- Création d’habitats favorables à la biodiversité (nichoirs, hôtels à insectes)
- Gestion différenciée des espaces pour favoriser la biodiversité
Ces approches écologiques peuvent être mises en œuvre progressivement, sur recommandation des conseils d’un paysagiste spécialisé en aménagement durable.
Vers une gestion harmonieuse des espaces verts
La réglementation des espaces verts en copropriété repose sur un équilibre entre les droits collectifs et individuels. Une gestion efficace nécessite une bonne connaissance des règles juridiques, une répartition équitable des charges et une implication de tous les acteurs concernés.
Pour garantir des espaces verts de qualité tout en maîtrisant les coûts, il est recommandé de :
Établir un plan d’entretien clair et adapté aux besoins spécifiques de la copropriété, impliquer les copropriétaires dans les décisions d’aménagement, et faire appel à des professionnels qualifiés pour les travaux importants.
En définitive, des espaces verts bien entretenus et aménagés selon les principes du développement durable constituent un atout majeur pour toute copropriété, tant sur le plan du cadre de vie que de la valorisation patrimoniale.
N’hésitez pas à solliciter les conseils d’un paysagiste pour vous accompagner dans vos projets d’aménagement et d’entretien des espaces verts de votre copropriété.