Maisons en bois

Maison en bois : faut-il traiter le bois contre les insectes ?

Temps de lecture : 6 min Modifié le : 24 avril 2025

Construire ou habiter une maison en bois est un rêve pour beaucoup. Ce matériau, chaleureux, esthétique et écologique, possède d’indéniables qualités. Mais, comme tout matériau naturel, le bois est exposé à certains risques : humidité, champignons et surtout, les insectes xylophages. Ceux-ci s’attaquent aux structures, creusent des galeries et, ce faisant, compromettent la solidité des charpentes et bâtis.

Alors, faut-il traiter le bois contre les insectes nuisibles ? Comment reconnaître une infestation ? Et quels traitements existent ? Voici un guide pratique pour répondre à ces questions et vous aider à préserver votre habitat.

Les insectes xylophages, des ennemis quasi invisibles mais redoutables

Les insectes du bois sont souvent discrets, mais ils peuvent causer des dégâts considérables. Parmi les espèces les plus connues, on retrouve :

  • Le capricorne des maisons : cet insecte ravageur est l’un des plus courants dans les charpentes des maisons anciennes. Sa larve creuse des galeries profondes et fragilise les poutres.
  • La grosse vrillette et la petite vrillette : ces insectes xylophages laissent de petits trous circulaires et une fine sciure de bois appelée vermoulure.
  • Les termites souterrains : bien que plus discrets, ils sont très destructeurs ! Ils s’infiltrent dans les murs, les bois de feuillus ou résineux, rongeant la cellulose jusqu’à provoquer l’effondrement de structures.
  • Le lyctus, le charançon et certaines espèces de coléoptères.

Ces parasites du bois évoluent à différents stades : œuf, larve, nymphe, puis adulte. C’est au stade larvaire que l’infestation est la plus dangereuse. Mieux vaut donc agir vite au moindre signe évocateur.

Comment repérer la présence d’insectes dans le bois ?

La présence d’insectes dans une charpente en bois ou d’autres éléments de construction se manifeste souvent par des signes visibles. Voici ce à quoi il faut être attentif :

  • Petits trous dans les planchers, poutres, parquets ou lambris
  • Traces de sciure, souvent au pied des boiseries et meubles infestés
  • Apparition de galeries creusées dans le fil du bois, parfois visibles par transparence
  • Bois qui devient friable, présente des fissures ou de la vermoulure
  • Envol d’insectes adultes ou observation de femelles qui viennent pondre sur les surfaces en bois

Un diagnostic parasitaire complet, réalisé par un diagnostiqueur certifié, permet d’évaluer l’état parasitaire, de repérer les zones à risque du logement et de choisir un traitement adapté contre les nuisibles détectés.

L’importance d’un diagnostic professionnel

Faire appel à une entreprise spécialisée est utile pour :

  • Identifier les zones attaquées ou contaminées
  • Évaluer les essences de bois à risque
  • Adapter les traitements (préventifs, curatifs, par injection ou pulvérisation)
  • Garantir la préservation du bois selon les normes du Code de la construction

À noter : le diagnostic termites est notamment obligatoire dans de nombreuses zones classées à risque.

Traitement du bois : quelles méthodes choisir ?

Il existe deux grands types de traitements contre les insectes xylophages : préventif et curatif.

Le traitement préventif

Vous envisagez de faire construire une maison par une entreprise de maisons en bois ? Alors, vous souhaitez naturellement garantir la longévité de votre bien et vous vous demandez peut-être si le bois doit être traité.

La réponse est oui : indispensable lors de la construction, le traitement préventif est appliqué sur les bois de charpente pour empêcher l’invasion d’insectes :

  • Par badigeonnage ou pulvérisation d’un insecticide ou fongicide (phase aqueuse ou solvantée)
  • Par injection de produit dans le bois résineux ou feuillu via des buses ou injecteurs
  • Application sur les zones sensibles : combles, toitures, poutres, bardages, etc.

Les produits de traitement biocides utilisés protègent contre les capricornes, vrillettes, termites et même les champignons lignivores comme la mérule.

À noter : certains bois exotiques ou locaux très résistants (comme le mélèze ou le douglas) peuvent être utilisés sans traitement chimique, mais ils sont plus coûteux.

Le traitement curatif

Quand l’infestation est avérée, il faut passer au traitement curatif :

  • Injection d’insecticide directement dans les zones infestées (trous forés)
  • Pulvérisation en surface ou fumigation, pour les cas extrêmes
  • Éradication des colonies, interruption du cycle de développement des œufs et larves xylophages

Ce traitement doit être appliqué avec précision, en suivant les recommandations de l’arrêté préfectoral applicable selon la région.

Le rôle de l’humidité dans les infestations

L’humidité joue un rôle fondamental dans la prolifération des insectes xylophages. Un taux d’humidité trop élevé (> 20 %) favorise le développement des champignons et attire les parasites. Attention donc :

  • Aux fuites dans les toitures ou les caves
  • À la mauvaise ventilation dans les combles
  • À la présence d’eau stagnante, de condensation, etc.

C’est pourquoi il est déterminant de contrôler l’humidité dans les habitations et de traiter les zones humides pour éviter toute infestation et les dégradations du bois qui en découlent.

Entretien du bois à long terme

Un bon traitement du bois est une chose, mais il faut aussi penser à son entretien régulier :

  • Dépoussiérage, brossage, vérification des fentes, amas de sciure, petits trous…
  • Application périodique de préventifs (tous les 10 ans environ)
  • Contrôle des zones en contact avec les maçonneries (planchers, poutres, ossature bois)

Des travaux d’entretien professionnels préviennent le retour des insectes nuisibles et contribuent à préserver la durabilité du bois.

Les erreurs à éviter

Voici quelques erreurs fréquentes à éviter pour bien protéger une maison en bois :

  • Ne pas diagnostiquer régulièrement l’état du bois.
  • Utiliser un produit de traitement inadapté (trop faiblement dosé, usage intérieur/extérieur mal respecté).
  • Laisser du bois mort, vermoulu ou non traité dans des zones sensibles.
  • Ignorer les signes de dégâts causés par les insectes adultes ou les larves.
  • Penser qu’une charpente traitée ne nécessite plus d’entretien.

Retrouvez d’autres conseils relatifs aux maisons en bois en parcourant le magazine Plus que pro à la rubrique dédiée.

Pourquoi traiter le bois est essentiel

Ne pas traiter le bois contre les insectes revient à mettre en péril toute la structure de la maison. En quelques mois, des larves xylophages peuvent en effet creuser des galeries profondes et attaquer le duramen, rendant les charpentes fragiles et risquant de provoquer, à terme, un effondrement.

Grâce à un traitement préventif suivi d’un entretien régulier et, au besoin, d’un traitement curatif, il est possible de garantir la solidité, la valeur et la longévité d’une maison en bois, quelle que soit l’essence de bois en présence.

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