Ces dernières années, de plus en plus de personnes décident de fabriquer eux-mêmes une bonne partie des produis qu’ils utilisent : lessive, savon, liquide vaisselle, etc. La peinture n’échappe pas à cette mode et le web regorge de recettes pour fabriquer sa peinture soi-même. Mais est-ce avantageux ? Quels sont les points à surveiller ? Est-ce rentable ? Le point sur la question.
Fabriquer sa peinture soi-même : les principes de base
Pour rappel, il est relativement simple de fabriquer sa peinture soi-même. On utilise au choix de la farine de blé (comme celle utilisée pour faire des crêpes) ou de la fécule de pomme de terre, éventuellement du blanc de Meudon (pour faire la base couvrante), des pigments, naturels ou non, et, en fonction des recettes, de la caséine ou de l’huile de lin. Certaines recettes utilisent de la chaux comme base.
Bref, le principe est d’utiliser une charge (blanc de Meudon ou chaux), des pigments et un agglutinant (caséine, amidon, huile, gomme, œuf, etc.).
Il faut savoir que la plupart de ces recettes ne sont pas neuves et sont en fait issues de recettes élaborées au 19ème siècle par des chimistes, pour les artisans, notamment les peintres chargés de réaliser des décors de théâtre…
Facilité de fabrication… et défauts de tenue
Le problème est que sous une apparente facilité de préparation, les peintures faites maison présentent en général de gros défauts de tenue dans le temps. Soit elle « farine », soit elle jaunit, soit elle s’écaille, etc. Bref : il est beaucoup plus compliqué qu’on ne le pense de faire une bonne peinture soi-même !
Les peintures au lait ? Le lait ne contient pas assez de caséine ! L’huile de lin ? A moins de choisir une huile de lin première pression à froid (très chère) ou clarifiée (selon des procédés ultra polluants, donc), cette dernière aura tendance à jaunir voire à brunir. Etc.
En somme, la plupart de ces peintures faites maison conviennent à peu près pour peindre un plafond coloré, mais sont quasiment inutilisable pour le mur d’une pièce de vie, sauf à accepter de refaire sa peinture régulièrement.
Il est néanmoins possible de fabriquer soi-même une excellente peinture à la caséine… mais cela demande un process de fabrication rigoureux qui complique pas mal l’opération !
Rentabilité et couleurs
L’autre problème, lié en partie à ce premier problème, vient de la rentabilité. Faire une très bonne peinture soi-même coûte finalement assez cher : il faut des matières premières d’excellente qualité, respecter un processus de fabrication compliqué et prendre du temps. En outre, et c’est le deuxième problème :
- Les pigments coûtent de plus en plus chers : compter en moyenne 8€/10€ pour 1L de peinture, pour une teinte soutenue ;
- Obtenir la bonne teinte est compliqué et demande des essais et de l’expérience : il n’est donc pas rare de jeter de la peinture…
Enfin, la peinture faite maison ne se conserve en général pas (ou maximum 48h) : il vaut donc mieux ne pas se rater sur les quantités fabriquées.
En somme, avec de l’expérience et de la patience, il est possible de fabriquer sa peinture soi-même pour peindre des parties neuves (afin de pouvoir partir sur de nouvelles couleurs). Mais dans tous les autres cas, il sera préférable d’opter pour des peintures industrielles. De toute façon, il existe aujourd’hui des peintures écologiques et, d’ici quelques années, toutes les peintures le seront et ne dégageront plus de COV.
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